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Michel Buzon, facteur de mots et de sensations

L’homme se prénomme Michel et n’a pas l’âge canonique de son homologue journaliste Drucker, mais une production qui n’a rien à lui envier. Journaliste depuis 38 ans et auteur depuis 42 ans, celui qui travaille actuellement à France 3 Bourgogne / Franche-Comté a exercé à Strasbourg pour ce même canal télévisé, fidèlement, et puis aussi homme radiophonique pour France Bleue et intervenant chansonnier pour l’historique Radio BIP à Besançon toujours..!

Tout le respect que m’inspire cet homme m’incitait à lui poser quelques questions auxquelles il a bien voulu répondre, se prêtant gentiment au jeu du miroir, arroseur de journaliste arrosé ! ENTRE CURIEUX !

Ajoutons que Michel est référencé, excusez du peu, à la BNF …

 

Dàrio : Je t’ai connu au chant, sur la compilation anniversaire de Radio BIP (radio indépendante depuis 1977, les radios libres en France étant autorisées depuis 1981 !), alors que j’étais à Fréquence Amitié Vesoul au début des années 2000…  Quel est ton parcours ?

 MICHEL BUZON : Je suis d’abord « auteur » depuis l’adolescence. Premiers écrits en 1976 à 18 ans. L’idée d’en vivre me trotte alors dans la tête. Je choisis un métier qui ne m’éloignera pas trop de cette passion vitale. Ce sera le journalisme avec la volonté d’évoquer celles et ceux dont on parle peu, à l’envers de tout matraquage. Difficile… Études au CUEJ à Strasbourg. Premier stage à FR3 Besançon en 1978, premières piges à Strasbourg en 1979 et 1980. En poste à France 3 Franche-Comté (Bourgogne-Franche-Comté) depuis le 15 décembre 1981. Je bascule dans la chanson et le rock avec la mise en musique de mon livre « l’apprenti mortel sur la fréquence du poème pirate » en 1982.

Mis à part une chronique sur Radio France Besançon et quelques textes dans des revues, je suis resté ancré en poste à l’antenne de France 3 Franche-Comté. J’ai souvent été invité en tant que chanteur sur Radio Bip entre autres mais c’est tout.

 

Dàrio : As-tu des chiffres à donner quant à la quantité de reportages télé que tu as réalisé ?

MICHEL BUZON : Quelques chiffres : environ 3000-4000 reportages je pense. Présentation d’une douzaine de magazines d’informations ou culturels de 1982 à 2006 dont les plus emblématiques resteront « Jean’s » (magazine Rock) dans les années 80 et surtout « C’est signé » dont j’étais producteur exécutif dans les années 90, présenté en direct et en public le soir vers 23h avec de nombreux groupes en live ainsi que toute l’actualité du spectacle vivant (avec la complicité de mon camarade chroniqueur Thierry Binoche et du peintre Bruno Medjaldi). Plus de vingt ans de couverture des Eurockéennes.

Auteur de plusieurs documentaires dont récemment «  Galaxie Thiéfaine , supplément d’âme » (52 minutes) avec D. Debaralle, «  Carpe Diem, dans la cour d’Aldebert » ( 52 minutes avec D. Debaralle et «  Jongleurs de rêves, le chemin du cirque Plume » 26 minutes avec L. Brocard)

Dàrio :  Dans un article  RMIZ’ consacré à HFT, (le cheval…), un docu du début des années 1980 est réalisé par toi, que peux-tu en dire ? Tu as suivi HFT tout du long de sa carrière, racontes-nous cela ? ?

MICHEL BUZON : C’est un magazine de 13 minutes en 1982 avec un court entretien qui en dit déjà assez long sur sa personnalité et son rapport aux médias. On avait filmé trois titres de l’album «  Soleil cherche futur » dont deux en studio avec les musiciens « Soleil… » et «  Lorelei » et puis un clip un peu scénarisé en extérieur avec « Les dingues et les paumés (son premier en quelque sorte) avec de petits moyens. Nous l’avions tourné, avec Richard Macé, sur le site de l’ancienne usine de Moulin rouge dans le Jura, de nuit, avec les grandes cheminées qui n’existent plus ainsi qu’à l’ancienne prison de Dole.

Rubens, Saturne dévorant un de ses fils (détail).

Je me rappelle avoir «  sacrifié » un exemplaire des chants de Maldororjeté dans une flaque boueuse. J’ai récidivé en 1985 au Fort de Joux et à la Citadelle (Vauban, Besançon) pour «  Femme de Loth » (toujours avec R. Macé). Je joue dans ce clip l’ombre d’Hubert … et je tiens le chandelier de dos dans les souterrains.

Je l’ai toujours suivi sur de nombreuses tournées à différentes époques et nous étions souvent les seuls de la télé à mettre ses concerts (des extraits) en mémoire.

J’étais à Bercy en 98 pour ses 20 ans de carrière. Moment de grâce. Nous en avons fait un magazine de 13 minutes. Il n’acceptait que notre équipe en coulisses. Une confiance qu’il m’a toujours renouvelée jusqu’à évoquer son burn out dans un magazine que j’ai tourné en 2011 je crois (Premières balises après renaissance) et enfin jusqu’au documentaire de 2012 évoqué plus haut (produit par séquence SDP et FranceTV). Nous l’avons suivi en tournée dans toute la France avec Dominique Debaralle.

Pour moi, très jeune, la famille Thiéfaine à Dole, c’était déjà le père Thiéfaine, Maurice, qui faisait du théâtre amateur. Il travaillait dans une imprimerie de Dole avec mon grand-père ouvrier-typographe. Le nom circulait déjà dans mon entourage. Il y avait aussi le curé, le père Thiéfaine son oncle et puis un jour on m’a dit que le fils Thiéfaine chantait dans les cabarets. Je l’ai su par mon frère qui était au lycée avec le plus jeune frère d’Hubert.

Mon père et Hubert, sans se connaître, avaient un copain commun (qui est devenu proche de moi aussi). Il tenait un petit bar-restaurant près de la gare de Dole (mon père était cheminot).

C’est là que j’ai rencontré Hubert-Félix Thiéfaine pour la première fois au début des années 1980. Il avait signé cette fois quatre albums. Son succès auprès du public était grandissant et je sentais en lui une dimension vitale et une approche très singulière de l’écriture et de la musique. Je le voyais vraiment de ma «  famille » d’expression. Notre passion commune pour Léo Ferré a fait le reste. Une part d’énigme comme ses chansons avec des clefs littéraires, émotionnelles et picturales. Sauvage, introverti, écorché. J’étais très intimidé comme je le serai plus tard avec Ferré. Il est resté pour moi un grand frère, un modèle d’écriture et de comportement dans le show biz. Sans concession.

Dàrio :  Il y a tant d’artistes que tu as reporté, quels sont tes préférés ? ? ?

MICHEL BUZON : Mes influences en tant que chanteur, pour les français, Ferré donc en premier lieu, puis Thiéfaine, Gérard Manset énormément, Mama Béa Tékielski, Sanson aussi et enfin dans les sommets Christian Décamps et le groupe Ange qui ont été les premiers à établir une belle alchimie entre poésie et rock en France. Côté anglo-saxon, tout devant David Bowie (j’étais habillé en Pierrot lors de ma première tournée), les Beatles (Mac Cartney en tête) , les Stones, les Who, Neil Young, Patti Smith, Dylan… Mes belles rencontres de journaliste,… il y en a trop . Nougaro sûrement dans le théâtre tenu autrefois par son père à Besançon… Émouvant.

MICHEL BUZON : suite de la bio…: en fait depuis le site, il y a le blog qui donne des indications actualisées car techniquement je suis bloqué par le site. Donc, il faut renvoyer les lecteurs au site et au blog. Après « les odeurs de sainteté » , nous avons tourné avec Thierry Davoux qui a remplacé José Duarte à partir de 2008. C’est Thierry qui a signé les premiers arrangements de deux titres du futur album joint au livre «  carnets de déroute et petits bonheurs éparpillés » (2013). C’est ce livre qui m’a inspiré l’album entier. José Duarte est revenu et a signé l’essentiel des arrangements de « Dernier fou rire sur la banquise » paru en 2016, que nous  avons présenté dans des petits lieux. Je prépare actuellement un neuvième album entièrement consacré à Ferré pour cet automne. Un titre figure déjà sur « dernier fou rire ».

 J’ai présenté ce projet avec Ludo Mantion au piano le 27 avril dernier dans le cadre du festival «  Faites moins de bruit » sans micro, sans amplification pour les artistes ! C’était vraiment bien. Ça oblige à gérer son corps autrement. Ludo a enregistré et mixé entièrement le dernier CD. Pour finir, je viens de publier un nouveau recueil de nouvelles «  Histoires de rêves suspendus ». Je n’abandonne pas l’écriture.

Extrait de « Libertaire » du livre«  carnets de déroute et petits bonheurs éparpillés » (2013).

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FICA#24-2018 : Syrie et Paroles de femmes

Nous en étions restés là hier après avoir évoqué la Mongolie : deux autres axes explorés : la Syrie du cinéaste M. Malas et du photographe Z. Abdelkafi, et les Paroles de femmes (29 productions avec notamment The Lady de Luc Besson ou Quand une femme monte l’escalier, japonais de 1960). Avec la Syrie, par son passé, son rayonnement, la présence française (1919-47) et la francophonie subsistante, Jean-Marc Thérouanne, avisé, nous suggère son goût pour Les Rêves de la ville, qui narre l’histoire d’un enfant à Damas en 1984, découvrant le monde urbain dans ce pays inventeur de la cité il y a près de 5000 ans.

Le photographe Zakaria Abdelkafi lors du vernissage de l’exposition de Vesoul « Je suis de là, je suis d’Alep » © France 3 / Culturebox

Reportage audio 17 minutes : Exposition du photographe Z. Abdelkafi « Je suis de là, je suis d’Alep »… par Stéphane de Fréquence Amitié Vesoul 12 janvier 2018. C’est en écoute sur le lecteur ci-dessous.

Il y a un second entretien audio (24 minutes) à entendre ici : Jean-Marc Thérouanne et Bastian Meiresonne nous parlent de leurs coups de cœur en tant que programmateurs du FICA, toutes sections confondues. On prend le temps pour les curieux, ça fait plaisir ! Lecteur audio ici dessous : 

Mohamad Malas, la mémoire et la vie.

Dans un second temps, nous évoquons avec Jean-Marc, Délégué Général, les cycles Paroles de femmes et hommage à Mohamad Malas, la mémoire et la vie.

Nous parlons de la grande chanteuse, Oum Kalthoum, l' »Astre de l’Orient »… pour le côté musical proche-oriental… En voici un peu !

Enfin pour être complet voici le dernier reportage télé de France 3 Bourgogne Franche-Comté, avec la direction du Festival au cinéma de la ville… EN LIEN ICI.

Et voila, vous voici armés à J-7 du FICA 2018, 24ème du nom.

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