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Sans droit ni titre… (par Morgan Richard)

LYON, il y a quelques mois, année 2013… sur le sujet des squats par Morgan Richard, depuis son Brésil adopté depuis…

RMI’z vous invite aussi à relire son article La Guerre Ontologique…

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Assis sur le toit, la nuit. Un pétard de beuh tourne, son odeur piquante se mêle aux vents qui planent sur la ville. Les premières salves retentissent sur la colline de Fourvière, juste en face de la maison. On croirait une guerre. Nous sommes installés là, aux meilleurs loges, rats urbains qui avons oublié d’acheter notre ticket d’entrée pour le spectacle. Les figures pyrotechniques se succèdent, et nous rions, émerveillés comme des enfants pas sages, bien sûr pas très en phase avec les raisons de la fête, mais ayant une grande avidité du feu qui boit le ciel.

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Pour moi, qui me trémousse, fait des blagues, des galipettes, agité d’une excitation de fou furieux, de gamin de six ans, ce n’est pas le quatorze juillet. C’est un spectacle donné pour nous seuls, et la ville n’existe plus. Dans un mois, je serai parti, à l’autre bout du monde, mais pour l’instant, la ville n’existe plus, il n’y a que nous, détraqués heureux, clochards célestes, et Fourvière la bourgeoise qui pour une fois nous fait l’honneur de son amour, de nous bénir d’un océan de flammes liquides.

D’autres souvenirs affleurent à la surface, en cascade. Ces geeks fous installés dans le grenier poussiéreux, et on se serait cru soixante ans plus tôt, en plein territoire occupé, une bande de guerrieros distillant un message d’espoir et de résistance sur toute les ondes hertziennes. IMG_2374Ce soir là, c’était radio pirate. Une table, un dj et des vieux sons acid-house, un océan incompréhensible de fils, de transmetteurs, compresseurs, tables de mixages, une chaleur suffocante, dégoulinante de sueur et de fébrilité et tous ces inconnus à frontales, à masques de mickey, à sourires endiablés de conspirateurs qui vont et viennent dans cet espace habituellement vide. Chacun sait que là dehors, dans la ville, une armée de mutant se ballade, un poste à la main, branchés sur la même fréquence, connectés à la même fête, illégale et éphémère, qui du grenier se propageait dans le réseau tentaculaire de Lyon la bourgeoise.IMG_2341

Ou bien ce groupe de grindcore, venu tout droit d’ex Yougoslavie dans leurs camions déglingués pour venir jouer la musique du diable. Et nous, doucement, branleurs et haschischins, qui avions confondu les dates, oublié qu’ils devaient débarquer cette nuit là, pour faire un concert le lendemain. 

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Alors, on a collé des affiches, fait tourner des listes de sms et de mails, et puis le soir venu, ils ont profané la chapelle de la maison, injurié le christ sculpté sur l’autel en marbre, vexé la mémoire de tous ces collégiens, qui jadis, étaient venus prier ici avec toute la dévotion de leurs tendres âmes à coup de guitare électrique et de chorus gutturaux, et il planait dans ce lieu saint un sentiment animiste de terreur sacrée. Au milieu de tout ça ce mec, qui avait pris une drogue non identifiée, s’était couvert le corps de peinture couleur merde et se jetait de toutes ses forces contre les murs en hurlant.

IMG_2372Souvenirs brumeux de fêtes, nombreuses fêtes. Ce groupe tzigane rencontré aux Saintes-Marie-De-La-Mer installé dans la cour, violons, guitare, accordéons, les chansons des Balkans, des Carpates, les filles avinées aux sourires plein d’étoiles, les notes qui glissent, les notes qui grincent, les notes qui font pleurer, qui font rire, danser.

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Cette même soirée, avoir ouvert le Bucarest Bar, le tripot le plus clandestin de la ville, dans une sorte de cave, avec ces barres à mines rouillées pour toit, tout le monde ivre mort, mixer de la musique bien shukar, du son des fils et filles du vent jusqu’à huit heures du matin, les caissons saturés, bien crades, bien grind, et tout le monde qui rigole.

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La maison avait plusieurs identités, incarnations de ceux qui l’habitaient, de ceux qui, sans y vivre, se l’accaparaient. Politiques, écolos, hippies, punks, artistes, un magma d’étiquettes en fusion qui tourne et tourne jusque brouiller complètement toute possibilité d’une quelconque identité fixe.
Ces groupuscules d’extrême gauche qui trainaient tout le temps là, à peindre des banderoles de quatre mètres sur quatre, à organiser des réunions semi anonymes pour préparer une nouvelle action, faire trembler la ville, saboter, gueuler, manifester, venir en aide au copains tombés sous les fers de la répressions, aux roms et aux « sans paps ». Tout ça, avec le sérieux de la révolution, de cette révolution qui sait rire aux éclats et faire tourner des bouteilles de rouges, qui connait la valeur de la moquerie, de ce militantisme qui, bien qu’écrasé par la grisaille de dehors, n’a pas oublié qu’un jour on avait huit ans, et que, plus que de changer le monde, on adorait foutre la merde.

 

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Là-dessus une armée de grapheurs, occupée à badigeonner les murs de phrases obscènes, de gribouillis d’initiés ou de fresques trans-dimensionnelles qui creusaient des brèches dans le béton pour y faire éclore des fleurs aérosols, des créatures Lovecraftiennes ou des images de poésies rebelles. Ils y en avaient à la maison qui gueulaient, mais moi, j’étais d accord avec cette phrase écrite dans les toilettes: « murs blancs, squatteurs muets ».IMG_2376

Le salon devenait une étape pour les traveller’s du monde entier prêts à déverser l’histoire des routes, des autres villes, et on était bien, à partager avec eux, tellement loin de la solitude générale qui fait baisser les yeux des passants dans la rue.

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Tellement plein de la douceur de tout ces amis là autour, la tendresse de ces enfants qui trottinent au milieu du chaos. Les bourgeois les juges et les flics pensaient que décidément, ce n’était pas un lieu sain pour que grandisse un gamin, mais ils avaient quarante parents, quarante confidents et compagnons de jeu. Et puis,  face à la misère , il n’y a pas de choix à faire. Il n’y a que la guerre, vivre ou mourir, le squat ou sous un pont.IMG_2378 On s’accapare , on prend ce qui de tout temps nous a toujours appartenu, la ville, notre ville. On se rend compte à quel point on est fort, à quarante, assez fort pour faire barrage a la violence de la rue , là dehors, et vivre de sourires et de mauvais vin, assez fort pour donner corps à n’importe quelle idée, organiser un festival d’une semaine en un mois de temps et sans budget, avec comme cerise sur le gâteau une réquisition de hangar en plein centre qui terrorisera la ville pendant un semestre avec d’énormes fêtes teknos ou comme le disaient les Spi, « la musique est le message ».

Cette expérience est un processus de transformation, qui tend à déconstruire un certain nombre de valeurs encrées bien profondément en nous, protégées par le flic de l’intérieur.

Le rapport de force initiatique avec la police est par exemple un apprentissage à la rébellion, l’acquisition libératrice du pouvoir de dire « non, je n’ouvrirai pas la porte, allez vous faire foutre, revenez demain ». Cette attitude face à l’autorité fait l’effet d’une bombe, détruit tout un apprentissage que l’on trimballe depuis la naissance, à toujours marcher dans les bornes, à baisser la tête et à dire « oui monsieur, bien monsieur, avec plaisir monsieur et je peux même vous lécher les bottes ». Cette épreuve du feu, après être arrivé récemment dans un lieu vide, d’avoir les condés à la porte qui veulent entrer, qui menacent, qui cajolent, qui s’énervent, et depuis la fenêtre savourer toute la beauté de ce refus total et effronté.

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On apprend, on tente d’apprendre à respecter l’autre dans sa différence, à pouvoir vivre avec une altérité que l’on se met à aimer, à ne pas discriminer les sexes, les orientations sexuelles ou les parcours de vies, et en même temps à savoir gueuler, à ne pas garder les choses pour soi, être impoli, dire merde, casser un truc pour que les tensions circulent un bon coup et se dissipent. Je me souviens qu’à La Vieille Valette, cette communauté punk du sud de la France, j’assistais un soir à une embrouille avinée qui avait pour conséquence la destruction systématique de toutes les tables et chaises de la cuisine. Alors que je regardais cela , passablement médusé, un habitué du coin s’est approché de moi et m’a dit, « tu vois ce que j aime ici c’est qu’ils reconstruisent pendant le jour ce qu’ils détruisent la nuit ». Économie et politique incompréhensible au sein du monde des mous.

11303654_1085248498155149_883143626_nIl s agit d’être acteur, créateur de son terrain de jeu local. De son propre pouvoir créatif, à passer des nuits fébriles à peindre entre copains. De son propre réseau de solidarité, informel, où personne ne laisse personne tomber, où l’on connait des gens pour prêter du matos son, pour réparer des vélos, pour partager des tranches de rires, où l’on organise des concerts qui serviront à récolter de l’argent et payer l’avocat d’un pote qui risque la zonz.

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Mais la vie en squat, c’est surtout l’intensité. Bonheur, désespoir, violence, rire fou et poings qui se serrent, tout ceci à quatre cent à l’heure. Tout peut toujours arriver, et tout arrive. Gérer son pote en pleine décompensation psychotique, les flics qui veulent lui tomber dessus et sa mère qui pleure, tout ça dans les cris et la peur. IMG_2353Gaz lacrymogène, tout le monde qui coure dans tout les sens, les poumons qui brulent, et la police qui ricane à la porte. Mais aussi organiser des repas pour cent personnes, tous les dimanches, voir arriver des étudiants, des punks et des familles pour se réunir autour d’une bouffe de récup’, être là à échanger, à discuter jusqu’à tard le soir. Je suis tombé amoureux de cette vie là, totalement accro à cette démesure, à ne pas savoir qui va frapper à la porte dans une heure, et s’il m’apporte une bombe ou des fleurs. IMG_2347Désormais incapable de me satisfaire d’un pauvre petit studio, d’une vie morne et planifiée, de me passer de la compagnie d’une communauté de chiens sauvages, et de leurs idées lumineuses et délirantes, comme d’envahir la Fnac un samedi après-midi pour lécher les écrans de télés déguisé en prêtre, bénir les consommateurs et hystériquement hurler notre amour du capitalisme.

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Je me sens tellement plein de toutes ces tranches de vie, tellement surchargé de puissance.  Je pense à mes frères, tous ces anarchistes, ces RMIstes, ces clowns, ces punks, ces schyzos, ces drogués et ces pédés, et je suis fier d’appartenir à ce même peuple, fier d’être un rat des villes et que ma vie se trace au fur et à mesure, pur champs d’expérimentations, pur laboratoire urbain , où l’amour bat en pulsations funks dans des maisons en ruines.

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Les photos couleurs de l’article sont signées Màxim Pozor, à Lyon en 2010…
Les photos noires et blanches sont proposées par Romain Costaseca, à Lyon en 2013.
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La guerre ontologique

 Dans l’idéologie moderne, la guerre, c’est ce qui est là, toujours là, mais dont l’existence est incompréhensible, insupportable. Le pari que l’homme a fait avec lui même a été d’éliminer la guerre, et chaque conflit commencé est une « der des der », le dernier affrontement nécessaire pour que survienne l’aire de la paix éternelle. Mais la guerre ne disparait pas. La guerre reste, et restera, même si tout le reste disparait.

 

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Il faut porter la guerre en étendard. La guerre, c’est notre fierté, c’est notre insigne. Comme dit « Mafia K’1fry », cette guerre, c’est ma raison de vivre. Il faut penser la guerre, non pas comme ce qui est à éviter mais comme ce qui, d’une certaine manière, nous détermine. Il faut porter le poids de la guerre ontologique.

 

 

La démocratie n’est pas le meilleur, ou le moins pire des systèmes. La démocratie, et son corolaire, le bio-pouvoir, est une grande machine à pacifier, à éliminer les différences. Le projet de ce système est l’homme sériel, ses armes sont la Norme faite flic et la menace des camps, hôpitaux psychiatriques, prisons, chômage pour tout ceux qui ne se soumettent pas à la série. Ce matin, je suis allé à la banque, et l’on m’a baptisé d’un nombre, « D 023 ». Un nombre, à côté d’autres nombres, telle est la société du contrôle, ployant sous une détermination schizoïde de désirs contrefaits, rêvant de transformer les humains qui la compose en une suite de numéros.

 

Cette société moderne invente le genre humain, l’homme comme essentiellement un. C’est qu’elle a peur, cette société, de la violence révolutionnaire de la multitude, du feu qui jaillit du grand jeu des différences. Mais l’homme est un concept vide, qui décrit, toute au plus une certaine disposition physiologique. Ce qui, au delà des manipulations du contrôle, constitue la réalité nue, ce sont des sommes de différences,  une altérité essentielle à la base de tous . Je est un Autre, et chacun est différent de moi. Chaque individu est une énigme. Plus profondément, comme l’a dit Crowley, chaque homme et chaque femme est une étoile. Ou bien un Dieu, un univers. Et chacune de ces étoiles est déterminée par ses propres penchants, est blessée ou grandie par des choses différentes. Et aucune de ces étoiles ne peut se comprendre comme un atome fermé sur lui-même. L’individu est essentiellement un rapport. Rapport entre des forces qui le fondent. La conscience comme enregistrement a posteriori du jeu de ces rapports de forces, de ces « machines désirantes », comme dirait Deleuze, qui ne sont pas enfermés dans le moi, mais se compromettent irréversiblement avec le monde. Lorsque je tombe amoureux, ce sont certaines de mes forces, de mes machines, qui se connectent avec les machines de l’autre.  La relation est une équation telle que 1+1 égalent 3, la connexion de ce toi tellement Autre avec moi, crée des liens nouveaux tels qu’il existe quelque chose de plus, qui n’était pas là avant notre relation. Ainsi, en me jetant dans le monde, et en échangeant avec les planètes hommes qui le peuple, j’accomplis ce qui est le but de l’existence. Je Deviens, j’augmente ma puissance, j’agrandis cette toile qui est ma vie. C’est l’amitié, ou l’amour. Et l’inimité, la guerre, se conçoit comme un rapport où diminuer les forces de l’autre augmente ma puissance. Tiqquun dit que l’intensité des affects qui ont été mis dans les concept d’amitié et d’inimité montre l’importance sociologique et vitale du jeu de la puissance.

Le fonctionnement normal du social, c’est la constitution de machines de guerres, de planètes humaines qui entrent en orbite parce qu’elles ont les mêmes penchants, et créent système. Ce système, ces machines de guerres, ces tribus guerrières, se heurtent avec d’autres systèmes qui ont des penchants antagonistes, foncièrement autres. Ainsi, la guerre, est une manière pour chacune des deux tribus de s’augmenter. Elle n’est pas un besoin d’éradiquer l’autre.  L’ennemi est aussi nécessaire que  l’ami, parfois plus nécessaire, et le guerrier sait aimer son ennemi, lui être reconnaissant pour la guerre qu’il lui offre.

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On pourrait dire que le jeu politico-énergétique entre  humains, tel qu’il se déploie dans les entrechoquements cataclysmiques des forces qui nous constituent, crée soit des rapports d’amour, au sein d’une même machine de guerre, d’amitié, dans les rapports avec des systèmes alliés, ou de guerre. Ces trois rapports sont tous les trois nécessaires. Ils constituent les possibilités du conflit. Le conflit, c’est cette intensité des forces qui se mettent en rapport, sans cesse et dans toute les directions. Ce jeu politico-énergétique, accès sur l’augmentation de  la puissance de chaque joueur, est le « devenir sauvage », le chaos dansant qui sans cesse agit le monde, et transforme chaque humain en soleil, un processus érotique tendu vers le plus, sans début ni sans fin. C’est le jeu du « multiple pur », affirmation du sans cesse autre – la vie, telle qu’elle s’incarne dans des forces infiniment différentes, toutes parfaitement belles et redoutables.

Il y a un pan négatif à ce jeu. Nietzsche parlerait d' »énergie négatrice », réactionnaire. Il parlerait  d’une passion hypnotique pour la mort, la volonté de mort, le nihilisme sous toute ses formes.  Ce vouloir d’esclave n’est  tendu non pas vers le devenir éternellement liquide des hanches de la déesse et du vin de Dionysos, mais vers la peur d’être, la haine de tout ce qui est trop , trop brillant, trop puissant, trop lumineux, et la volonté de faire de la vie une petite prison dorée, avec juste assez de lumière qui passe entre les barreaux pour pouvoir haïr le soleil. Et cette volonté de mort, ou de conservation d’une vie atrophiée, est partout triomphante. Elle a mise au bagne tout les joueurs, tranche les talons de tout les danseurs. Le conflit horizontal c’est transformé en pouvoir vertical d’atténuation des rapports de forces, en réseaux tentaculaires de cellules cancéreuses qui mangent chaque parcelle du jeu énergétique sain. Qui dénoyaute les machines de guerres, déconstruit les réseaux de solidarités informels, et instaure à leurs places un fantôme d’égalité, une éthique molle d’esclave humaniste, un océan de fantômes indistincts, sans formes ni vie, en permanence contrôlés et se contrôlant les uns les autres, pour que le djihaad, la guerre ontologique, n’apparaisse jamais. Cracher sur la vie, sur la terrible, violente et belle vie multiple et chaotique, et en faire une espèce de camps de rééducation, projet de pacification à code barre. 

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 C’est pour cela que la cible du contrôle, son pire ennemi et l’objet de sa propagande télévisuelle, ce sont tout ces groupes qui ont su garder, ou se constituer en machines de guerres – Roms, gangsters des cités, rebelles afghans, squatteurs, punks – … Partout où la solidarité, l’amour et les coups de savates se diffusent à l’horizontal, sans qu’il  n’y est besoin de patron ou de processus bureaucratique pour gouter au sang rouge comme du vin et sentir la chaleur du soleil. Et là où auparavant on rencontrait une sorte d’éthique guerrière, du respect pour l’ennemi qu’il faut conserver comme part du jeu  politico-énergétique, il n’y a plus qu’une froide volonté d’extermination. L’extermination, le génocide, c’est la guerre du contrôle, sa manière de traiter ce qui fait obstacle a son projet de pacification universel.

 

Il faut remplacer la solitude ontologique qui est le propre du contrôle, arrêter d’être cet humain sans qualité, et porter la guerre . Affirmer sa différence, non plus comme cette tare qui nous empêchera à tout jamais d’avoir ce taf tant désiré, mais comme le plus bel hommage fait a la vie, goutte de rosé qui tombe du sexe de la déesse et nous féconde. Partir de cela, remplacer la honte et l’esprit de vengeance par une affirmation solaire, c’est aller nu vers un signe, c est être enfin vrai, Dionysiaque. Affirmer l’événement qui ne manquera pas de venir comme synthèse parfaite de la danse du chaos. Ployer de toute sa puissance vers cet événement, et ainsi, rencontrer des frères ou des sœurs pour s’organiser en réseau de malfaiteurs. Les rencontrer, comme par chance, au détour d’un carrefour, ou d’un bar tard le soir. Car la chance , comme le disait un ami, ce n’est jamais qu’une question de puissance.

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