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De la Mongolie sur Radio Mongol I’ !

Voici la photo de l’annonce du FICA et du focus sur la Mongolie, affichée en plein centre d’Oulan-Bator (avenue de la Paix), devant l’Ambassade de France.

C’est l’une des sections du 24ème FICA de Vesoul, Regard sur le cinéma de Mongolie : Passé – Présent.

Le Fils de Mongolie d’Iliya Trauberg (1936)

Le montage d’une yourte mongole, la projection de 16 films entre 1935 et 2010, choisis sur environ 235 visionnés, sur 400 conservés dans le pays. Il y aura des inédits hors Mongolie, des films restaurés ou numérisés grâce au financement de l’Ambassade de France en Mongolie. Le pays qui adhéra très vite au régime de l’URSS sans en faire partie a bénéficié dès les années 1930 de la force de frappe technique cinématographique de la Russie. Les premiers films proposés en sont empreints.

Le Chemin de Norjmaa de Natsagdorj Tumur (1938)

Bastian Meiresonne, cheville ouvrière du FICA, a travaillé durant un an cette programmation. En partenariat avec Mongol Kino (agence et studio d’Etat), Bastian recevant pour sa tâche  la rare distinction « équivalente des Arts et Lettres en France » par la Mongolie.

Traces d’une existence (AMIN MUR), 1991, de Jigjidsuren Gombojav

Jigjidsuren de son prénom Gombojav de son nom, aux allures islandaises, est la référence, et clé de voûte de cette sélection. Ce réalisateur bel et bien mongol sera présent, pour la projection prévue de 3 films de 1990-91 : Larmes de stèle, Ruines tièdes et Traces d’une existence. La seconde œuvre est d’ailleurs le coup de cœur sans conteste de notre directeur artistique belge responsable de la venue du cinéaste figurant parmi ses artistes préférés. Cet opus imaginé par un poète, Ruines tièdes, nous parle d’un monde post-apocalyptique, où après un cataclysme subsistent seuls trois êtres humains : un père et ses deux filles. La question de la survie de l’espèce passerait par l’inceste, une voie philosophique angoissante et immorale qui ne cesse d’interroger le programmateur, avec une issue non dévoilée. Bref, c’est bien un belge qui incite Vesoul à la fantaisie, l’ouverture et l’art, clin d’œil au Grand Jacques en passant. Il l’affirme « chaque décennie et genre sont représentés » lors de ce Regard sur le cinéma de Mongolie.

Ruines tièdes (BULEEN NURAM), 1990, de Jigjidsuren Gombojav

Outre la présence d’intervenants et spécialistes de cette terre étonnante de cinémas, il y  aura une chanteuse et interprète, Myagmarsuren B. pratiquant le lyrique comme la pop et forte de 8 albums depuis 2003 seulement.
Cette fois encore, votre cœur battra pour la Chine ou encore la Syrie à l’honneur sur ce FICA, mais le pays de Gengis Khan vous ravira, du moins à travers la toile, avec quelques films exceptionnels sur la lutte (Garid Magnai / L’Aigle fier, le lutteur, 1983),

L’Aigle fier, le lutteur (GARID MAGNAI) de Buntar Jamiyan

l’urbanisation comique d’Harmonica (1963) en première internationale, ou Khusel Shunal / Passion documentaire de 2010 affranchi de Mongol Kino à ne pas manquer.

Film de la section Regard sur le cinéma de Mongolie-Harmonica-Aman Khuur – 1963 – de J Bayandelger

Toute cette présentation est réalisée par Màxim Pozor en reportage audio en écoute ici, d’une durée de 36 minutes, avec Bastian et Jean-Marc Thérouanne récemment interrogés. Vous y trouverai en fond sonore la chanteuse interprète Myagmarsuren B.

 

 

Le photographe Zakaria Abdelkafi lors du vernissage de l’exposition de Vesoul « Je suis de là, je suis d’Alep » © France 3 / Culturebox

En fin d’écoute, nos deux compères nous livre leurs coups de cœur à 8 jours de l’ouverture du cru 2018 sur l’ensemble du festival (90 films) en patience de la prochaine publication qui évoquera deux autres axes explorés : la Syrie du cinéaste M. Malas et du photographe Z. Abdelkafi,et les Paroles de femmes (29 productions avec notamment The Lady de Luc Besson ou Quand une femme monte l’escalier, japonais de 1960). Avec la Syrie, par son passé, son rayonnement, la présence française (1919-47) et la francophonie subsistante, Jean-Marc, avisé, nous suggère son goût pour Les Rêves de la ville, qui narre l’histoire d’un enfant à Damas en 1984, découvrant le monde urbain dans ce pays inventeur de la cité il y a près de 5000 ans.

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FICA 2015… sensations mélangées.

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Vesoul n’est guère une ville qui attire pour sa culture, bien connue de par Brel, c’est pourtant en février qu’elle bouillonne de passages d’œuvres, le Festival des Cinémas d’ Asie y est né il y a plus de 20 ans et y diffuse nombreux films et y accueille nombreux intervenants orientaux.

FICACette 21ème édition met à l’honneur le cinéma chinois, la francophonie d’Asie (Laos, Vietnam & Cambodge) ou encore les films actuels récent en compétition ou la traditionnelle série documentaires et une thématique « tenir en haleine » qui tient toutes ses promesses et l’accent est porté sur un certain cinéma indépendant iranien.

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Pour ma part, le récit des visions parlera de la diversité culturelle asiatique, son sens large, l’art cinématographique…


 

FILATURES : seul film d’un grand scénariste, veine logique, sympathique, mise en abîme dans le milieu policier de la surveillance (caméras publiques, improvisées, écoutes, suivi GSM, apprentissage, morts, sang, morale) : sympathique thriller . Ce film hongkongais forcément très urbain reste sobre quant à la violence qu’il pourrait générer… et sa musique pop lui confère un charme typique.


 


THE MONK
: film birman en compétition très coloré, maîtrisé totalement en art de simplicité cinématographique, tourné en lumières naturelles et bougies et torches, cette oeuvre HD numérique, ce film de 2014 propose une vision métaphorique de cette société où la dictature militaire se détend, mais la misère subsiste.
Roman d’apprentissage en soi, ce film s’intéresse à nombreux clivages tels religion/société, campagne/ville, argent/santé, amour/engagement, terres/fleuves, soleil/pluie, fruits de la terre/dons d’argent…

La conception de Aung Min est intéressante, réaliste, avec ce style épuré.

 


 

INFERNAL AFFAIRS : premier volet d’une trilogie qui marque une révolution dans le genre, un succès commercial qui suscite le remake de Scorcese, « The Departed » (Les infiltrés). Ce film est un joyau psychologique, il brille de par sa réalisation et son montage, lui insufflant un rythme à la mesure de Hong-Kong, vestige britannique en perdition, sous la coupe des mafias. La mise en musique mode thriller rationnée au montage fait beaucoup dans les ambiances…

 


AMBIANCE MUSICALE DU HALL / INTERLUDE d’une minute.


 

 

AU REVOIR : film iranien, présenté par Mohammad Rasoulof, actuel membre du jury international du FICA, ayant connu des problèmes avec le régime iranien. (Cette situation entre cinéma et Iran est évoquée en lien ici lors de différents FICA).

Ce film m’a dépassé, tant la tristesse et le réalisme de drame narré est poignant : ainsi, la simple lecture de la fiche de présentation du festival suffit. Sans risque d’interprétation.

Dans l’Iran d’aujourd’hui, une jeune avocate, à qui on a retiré sa licence d’exercer, est enceinte de quelques mois. Elle vit seule car son mari, journaliste, vit dans la clandestinité. Traquée par les autorités et se sentant étrangère dans son propre pays, elle décide de fuir.
Au revoir résume l’étouffement que subissent les libres-penseurs, les intellectuels et les artistes dans l’Iran contemporain. « Cet opus trace, au travers du parcours d’une femme combative, la vie compliquée de nombreux hommes et femmes qui se sont érigés contre l’arbitraire en Iran et qui en payent le prix fort. Le personnage se voit obligé, la mort dans l’âme, de quitter clandestinement son pays, juste pour avoir oeuvré pour la liberté. M. Rasoulof, à l’instar d’un thriller, arrive à rendre haletant un long-métrage extrêmement minimaliste ». Shahla Nahid.

En supplément, voici la présentation en 3 minutes audio du film avant sa projection, par Shahla Nahid de RFI et Mohammad Rasoulof :

 


 

A MATTER OF INTERPRETATION :  film en compétition en provenance de Corée du Sud, partant d’une méthode d’un cinéma moderne, produit en 2014, son auteur-réalisateur Lee Kwang-kuk présent pour la première fois en France en parle.

Il part d’une image, une vieille voiture sur un terrain vague… Il en tire une oeuvre puissante, très empreinte de son affection pour le cinéma de Luis Buñuel. C’est en effet une question d’interprètes et d’interprétations, cette oeuvre aborde les rêves imbriqués dans la réalité, … , sans fard, au point qu’on rit de l’absurde et l’on perd le fil du réel. 

Lee Kwang-kuk tourne à Séoul ceci, dans un quartier de théâtres populaires, avec des comédiens étonnants. Bel hommage rendu à son berceau artistique… Le sujet de ce film lui est inspiré de la maladie de son père. Il constitue le coup de coeur en compétition selon votre humble serviteur..! Good luck.

Entretien franco-coréen de 10 minutes audio de Lee Kwang-kuk (traduction assurée par Jin) [Cinéma de Vesoul, dimanche 15 février 2015] :

 


KURAI KURAI : Tales on the Wind : film en compétition en provenance du Kirghizstan, très empreint de poésie, liée à ses paysages, la magie opère pour cette série « d’histoires du vent » réunies en un film onirique, dans ce pays de steppes promises à la sécheresse, proche du Kazakhstan et similaire à la Mongolie.

 Cette réalisation est le travail de Marjoleine Boonstra est une co-production des Pays-Bas. « Kurai » signifie ces herbes sèches en boules qui naviguent avec le vent…


 

RIFIFI A TOKYO : Terminons cette édition avec un film franco-japonnais, une fois n’est pas coutume. Oeuvre de Jacques Deray.

(« Son deuxième film, Rififi à Tokyo (1963), film policier entièrement tourné au Japon, reçoit une critique très favorable sans pour autant connaître un réel succès public, mais confirme ses qualités d’habile technicien de la mise en scène pour films de genre, en particulier policier. »)

Ce film se défend sur cette période de début de la fin des Trente Glorieuses… Les éléments du polar, des films de braquage, y trouvent fière allure alliés au considérations audiovisuelles nippones. Je recommande vivement le charme de cette production à suspense exotique et noire et blanche.


VOICI POUR CETTE ANNÉE et ce 21è cru… Merci à tous.

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