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LA JEUNESSE (par Ertzin)

« La jeunesse, en France, on ne l’admire que chez les vieillards.

Il n’y a d’ailleurs que là qu’elle soit admirable. »

Maurice Martin du Gard.

Il y a deux millions d’années, les jeunes avaient déjà des problèmes. A l’époque, être jeune, ça voulait dire avoir entre sept et dix ans, et il n’y a avait pas d’atelier gommettes à la maternelle, de toute façon, il n’y avait pas d’écoles. Les occupations étaient bien différentes de celles d’aujourd’hui, ils allaient à la chasse, fabriquaient leurs armes, passaient des nuits blanches devant un feu, mais pas pour jouer de la guitare, simplement pour le garder allumé, ils essaient de pas se faire croquer par un ours quand ils allaient ramasser des champignons, la jeunesse était une lutte permanente, s’ils voulaient mourir de vieillesse à quarante ans.

Plus tard, plus proche de nous, certains usaient leur jeunesse dans les cultures, avec le bétail, grappiller quelque récoltes, et permettre à leur famille d’être en mesure de payer l’impôt à je ne sais quel seigneur qui en retour leur promet une protection toute relative. Pour d’autres, en revanche, ceux qui vivaient à la cour dudit seigneur, la jeunesse avait un autre goût. Les tables bien garnies, les nourrices attentionnées, les maîtres d’armes, la musique et la lecture leur permettaient de se construire une culture, chose qui au moyen-âge, n’était possible que si l’on rentrait dans les ordres ou si l’on était noble.

Au fil du temps, l’amélioration du confort, les progrès de la médecine, l’allongement de la durée de vie changent irrémédiablement, les rêves, les objectifs, et la définition même de la jeunesse. Souvent sollicitée pour sa disponibilité et sa vitalité, elle a de nombreuses fois contribué à gonfler les rangs de nos armées, quand il s’agissait de repousser l’envahisseur, qui se trouvait être bien souvent le même. Et, elle en a mangé du plomb, la jeunesse. Et après, c’est ce qu’il en restait qui reconstruisait le pays. Bref, la jeunesse a toujours été plus ou moins occupée et constructive.

Seulement, depuis quelques années, on n’a plus trop cette impression.

« On ne sait plus aujourd’hui à qui faire la guerre,

ça brise le moral de la génération. »

Jean Ferrat.

 

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