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« sans filets » par La Douche Froide…

La Douche Froide est un collectif réunissant Élise Poissenot & Nove. Nouvellement installés aux ateliers Les Écuries de Lure, ils proposent actuellement une exposition à la Chapelle de l’Hôtel de Ville de Vesoul.

Ci-dessus sujet audio Rencontre avec la Douche Froide_19 minutes : présentation de l’exposition par Nove, puis interrogatoire des 2 artistes.
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Littérature : 2 nouvelles signées Christian PETIT.

Perpétuons la tradition littéraire de notre média, au carrefour des arts et des cultures, et donc place et honneur à notre collaborateur de la partie depuis les premières heures : Christian Petit.

C’est avec deux nouvelles de son cru que nous lui faisons la part belle, l’une coquasse [« Hold-Up »] en écoute audio, l’autre [« À poings fermés »], poétique, (2015-2020 en terme de gestation), plutôt à lire et relire ici-même.

Notre ami Christian, donc, travaille par ailleurs aux développements, choix et publications de Vesoul Édition (Culture & Patrimoine)

Cette maison a publié, récemment, une autre connaissance de RMI’z, Vincent Bousrez… … [ Ouvrage « Les Loups des Bois » ] … … Rencontré par-là l’été dernier… !

radiomongolinterz.org/les-loups-des-bois-de-vincent-bousrez/

radiomongolinterz.org/vesoul-capitale-belge-internationale/

Pas seulement, une autre étude / œuvre qui nous tient très très à cœur chez RMI’z, hébergée par Vesoul Édition (Culture & Patrimoine) : monsieur Bernard Belin et son : « Jacques BREL, T’as voulu voir Vesoul… ! «  [ TVVV pour les intimes ! ] ; m’autorisant alors deux coups de cœur chez cette boîte d’édition pour ceux qui suivent le fil d’Ariane de ma petite pensée… fusée francophone !


La suite n’a qu’une consigne : à bon entendeur…, … Salut ! Salutations !

( Oui, abus de majuscules et d’exclamations : hommage à Donald du rédacteur pozor’ist 😀 )


Nouvelle HOLD-UP, écrite par Christian PETIT en 2001, lue et récitée par William en 2006 ou 2010 (par-là quoi !), aux seins des studios radio de Fréquence Amitié Vesoul et mixée par Màxim Pozor ; musique d’illustration = George Winston  » The Second Law « .

LE TOUT EST AUDIBLE PARFOIS SUR : son.radiomongolinterz.org/

Désormais, place à  » À poings fermés «  ; ceci étant une nouvelle plus fraîche, lisible, une aventure entourn’ante, … à découvrir ci-dessous… !

À vous de « juger » sur pièce, tout commentaire en bas de page est bienvenu, afin d’encourager l’auteur modeste et généreux. MERCI LECTEUR… !


_ Dis donc, c’est notre histoire ce truc projeté contre le mur..!
_ C’est elle.
_ T’es certaine ?
_ Certaine.
_ T’as pas le programme par hasard.
_ Pas la peine, c’est elle.
_ D’habitude, elle commence pas comme ça, non ?
_ Elle commence par la fin aujourd’hui.
_ Oui, oui, bien sûr. Tu me diras, c’est pas plus mal.
_ Mais regarde, nous voilà,
_ oui, oui, au début on nous voit, toi et moi…
_ C’est bien nous là.
… et il pleut. Regarde comme elle devient une belle histoire avec le temps, vaillante, sans but.
_ De là à commencer par la fin.
_ C’est vrai qu’il pleut au début, puis qu’il ne pleut plus.
_ C’est plutôt un bon début, non ?
_ Pas mal pour une sacrée petite histoire toute simple ou l’on nous voit toi et moi, tu t’en souviens ?
_ Je m’en souviens.
_ On nous voit, deux ombres dansantes entre des grains de poussière.
_ Lumineuse la poussière, n’oublie pas, lumineuse, ça change tout.
_ Lumineuse et toi et moi, un brin affolée par les conjonctures…
_ Lumineuse, généreuse aussi, avec un mélange d’éternité. Et toi et moi joyeusement inaccessible, propre comme deux sous neufs.
_ Comme elle ressemble…
… à une belle journée d’ivresse traînant à la tombée du soir… _dans laquelle, main dans la main, nous allions … … à la manière d’une sensation ensoleillée venue de la nuit des temps …
_ … sautillant comme dans un vieux film
… nous allions… … souriant…
_ d’un bon pas…
… droit devant… … sur le versant le plus ensoleillé de nos vies…
… heureux… … Hé ! Regarde un peu, c’est le moment ou tout s’obscurcit…
_ … commencer par la fin a pas mal d’inconvénient …
… s’obscurcit à la tombée d’un sacré soir. … Oh la belle fin de journée lumineusement obscure…
_ Alors, fouillant au fin fond de tes poches tu trouves des allumettes
_ Au fin fond de mes poches
_ La chance quoi
_ J’en craque une, puis une, puis une, puis…
_ elles s’éteignent
J ‘en craque une autre… Toi et moi, silencieux, amusés.
_ Et l’obscurité sur le pied de guerre
_ Elles s’éteignent.
_ Les unes après les autres
_ Ah oui, à la queue leu-leu
_ Tu t’en souviens !
_ Oui.
_ Elles s’enflamment, étincellent, se consument, brûlent nos doigts et s’éteignent. On en craque une autre, et une autre et une autre et il n’y en a plus.
_ Tu parles d’une ambiance.
_ Notre fameuse petite histoire devient fébrile, floue.
_ Voilà qu’elle file au fin fond de l’horizon, emportant son butin bien à l’abri dans un sac en plastique.
_ Et pour nous ?
_ Pour nous, c’est être, tiens ! C’est comme être pris d’insomnie en plein terrain instable.
_ Et…
… Bon, en résumé Oui, résume un peu.
_ Au début donc, il pleut, il ne pleut plus et entre la pluie et le beau temps il ne se passe rien. Voilà.
_ Rien ?
_ Rien.
_ Genre vraiment rien ?
_ Amorphe le truc.
_ Et puis… juste après la pluie, tout s’allume et tout s’éteint, tout clignote. Tout est grandiose, féerique, incroyable, à des années-lumière, mais, en mode alternatif. Puis notre histoire devient un petit point rectangulaire au cœur d’un espace gluant, là où tout plane et tombe sans fin. Elle est irrésistible, lointaine, impertinente, universelle, brillante, alliant le geste à la parole dans un silence sans borne. Elle clignote.
_ Qu’est-ce qu’elle est forte, regarde, elle comme elle clignote bien.
_ C’est une aventurière.
_ Elle s’éteint, s’allume, s’éteint, s’allume avec allant, remplie d’une bonne volonté. Elle s’éteint de nouveau, s’allume de nouveau et s’éteint de nouveau. Avec assez de recule on l’aperçoit de temps en temps tombante à l’infinie. Devenant une sorte de sommaire incompréhensible. Une amusante possibilité clignotante, d’accord, clignotante…
_ Ça me fait penser que personne n’est parfait, c’est beau,
… furtive, éphémère, calme, robuste, saccadée ; Elle ressemble de plus en plus à une corde à linge sur laquelle une série de torchons claque au vent comme autant d’instants lucides sur lesquels se reposent des oiseaux migrateurs regardant passer les nuages en sifflant contre le vent tout en chiant joyeusement sur la terre. C’est lumineux, en résumé, bien sûr, en résumé… Pas simple pour un début, pas du tout simple.
_ Puis voilà qu’elle se fige à l’ombre d’un grand tilleul que je soupçonne être la résidence parfaite de mes nouveaux lendemains incertains.
_ J’aime bien ce passage.
_ Puis au fil du temps elle s’enroule.
_ Il est pas un peu long ton résumé ?
_ puis elle revient à la surface des choses les plus simples.
_ Synthétise un max.
_ Elle est là par intermittence.
_ Dis tout en un mot par exemple.
_ Elle revient, pareil à une vieilles promesses immobiles et désuètes qu’un bâtard renifle en aboyant.
_ Qu’est-ce que tu racontes ?
_ Elle clignote, je te dis, un poil essoufflée dès le début, elle clignote, discrètement, curieusement, touristiquement, d’un autre temps, comme un vieux monument aux morts au cœur d’une belle journée, si proche et si présente que pour un peu elle resterait à moitié engourdie au cœur de cette journée poussiéreuse, si palpable en souriant à l’avenir avec retard.
Tu m’ennuies. Tu sais qu’Il y a des gens capables de juger une journée rien qu’en la palpant, sa douceur… sa robustesse… sa résistance… son épaisseur…. sa résonance… son timbre… sa tessiture… entre chien et loup… en contresens… les yeux fermés… les oreilles aux aguets…
_ Tu sais peut-être pas mais t’es pas marrant. C’est toujours comme ça avec toi, cela devient un tas de mots sans aucun instant. C’est juste une histoire simple et tu en fais tout un fromage, t’es pas marrant.
_ Hé, tu cales des mèches derrière tes oreilles, tu me parles, tu hausses les épaules, tu me pousses, ça m’entraîne, nous roulons dans l’herbe, nous faisons le tour de la terre, nous disparaissons au milieu d’herbes folles, reste le vent, les nuages, les torchons, les oiseaux siffleurs.
_ Je me demande si elle a réellement besoin de nous maintenant, en la voyant comme ça, matinale, printanière, dans le vent. Si lointaine maintenant Va savoir ?
_ Puis elle s’immobilise au moment où le tilleul glisse ses branches dans l’air instable de ce printemps un brin en retard, ressemblant à un géant aux mille reflets verts embourbé dans de la glu.
_ Passage délicat.
_ Tu m’attires, recherches quelque chose que tu trouves finalement ailleurs bien trop facilement. Que tu plantes. Qui devient de l’herbe folle, de la broussaille, un jeune arbre, puis un arbre centenaire, puis des planches de bois, puis une porte, une belle vieille porte de bois que tu ouvres d’un mouvement circulaire, une porte à l’arôme boisé.
_ Je te dis « Allez va ! Passe par ici, tu gagnes un temps fou en passant par ici » et referme la porte.
_ Tu me dis de courir dans un couloir sans fin.
_ Cours, cours, cours, ah ah ah, je compte sur toi.
_ Le film sautille, clignote. L’image s’allume, s’éteint, clignote, je cours.
_ Je t’appelle « Antoine », « Antoine », « qu’est ce que tu fabriques », « tu vas bien ? », « tu as besoin d’aide ? », « que fais-tu ? ».
_ Tu m’attends.
_ Va par là. Tu gagnes un temps fou par là, je te dis.
_ Ce n’est qu’un couloir sans fin. Il mène nulle part.
_ Oui, mais c’est par là quand même et il y a un ascenseur au fond.
_ Un ascenseur ? Bon j’y vais, à tout de suite.
Maintenant, dans le couloir, un homme à la tête ronde avec un tas de questions circulaires au fond de son regard tubulaire arrive à l’instant.
_ J’arrive à l’instant, dit-il.
_ Vous cherchez quelque chose ?
_ Non.
_ Quelqu’un alors ?
_ Oui, un type, Antoine.
_ Antoine ?
_ Oui. Tu l’as pas vu par hasard ?
_ Antoine ?
_ Oui, Antoine. Un mètre quatre-vingt, deux yeux, un nez, deux oreilles, les cheveux en brouillard.
_ C’est moi.
_ Dommage. Il traîne souvent ici à ce que l’on dit. Je vais bien finir par le voir, l’apercevoir, l’entrevoir. Il adore traîner dans ces couloirs tristes et sans fin avec ascenseur au fond.
Maintenant, l’homme devient légèrement hors contexte, comme s’il y avait dans tout mécanisme : un avant : un après : sans autres précisions sur ce que cela implique : des parasites saturent son corps : des couleurs instables l’éclipse d’un bip électronique vaguement introverti : laissant son souvenir se débattre à l’intérieure d’une courte illusion froissée comme un vieux papier :
Maintenant, la porte de l’ascenseur coulisse sans bruit, déclic cristallin, froissement métallique, lumière bleue salée. La porte cède le passage à un homme flambant neuf tenant un petit paquet, marchant sur le tapis épais du couloir sans fin. Puis, comme une machinerie implacable sortie d’un cauchemar, tout s’accélère, comme si un monstre affamé retrouvant la liberté par erreur, au milieu d’un désert rempli de visions kaléidoscopiques, rattrape le temps en dévorant l’après-tout sur son passage.
_ T’as pas vu Antoine, par hasard ? demande-t-il les mains en porte-voix du fin fond du couloir sans fin.

D’ici dit-elle, il y a d’abord l’image floue et soudaine de ce paquet entre les mains de cet homme au fond de ce couloir triste et sans fin. Paquet enfermant peut-être un tas d’ébriété permanente relativement modeste, ou alors, de lointaines secondes d’un passé pourtant récent aussi claires que des rires de gosses. Enfermant peut-être d’autres choses. Des machins, des babioles, des trucs inutiles, des bidules manufacturés hors d’usage, sans importances, du vide à bon prix venu par avion.

D’ici, dit-elle la poussière projette l’histoire d’un homme à l’intérieur d’un film muet et sautillant. Il avance en sourdine à l’intérieur d’un couloir triste et sans fin un paquet sous le bras demandant où tu es.

D’ici, dit-il, il semble remonter le temps.

D’ici dit-elle il semble se battre contre l’imprévu, l’air devenant de l’eau par exemple. Il avance, recule, oui, recule et revient sur ses pas doté d’un entêtement proche du déséquilibre, il se bat contre des forces contraires et avance, se bat contre des forces secondaires écrasant la lumière à chaque instant, l’obligeant à traverser de brefs instants étourdis, avance de nouveau, reprend du terrain, saute de vide en vide, tient le paquet des deux mains. Trouvaille audacieuse, il manœuvre son corps à la manière de ces embarcations légères à fond plat sautant de vague en vague, approche comme un fantôme égaré. Pas mal joué. Se déporte sur la gauche, tout le monde l’applaudit, remonte le couloir, tout le monde retient son souffle, contourne l’invisible, tout le monde n’en revient pas, et dépose le paquet à deux pas de toi, tout le monde est soulagé.

T’as pas vu Antoine. Antoine ?
_ Oui, Antoine !
_ Ben oui, je l’ai vu.
_ Où ?
_ Juste là.
_ Où ?
_ C’est moi.
_ Oui, bon, parlant comme si l’un se trouvait en pleine mer avec des hauts et des bas rarement vus et l’autre au bord d’un rivage plus lointain que jamais. L’homme phosphorescent hurle
_ j’ai trouvé ça là-bas pour lui. Si tu le croises, donne-le-lui.
_ Je suis Antoine, c’est moi.
_ T’occupes, donne-lui, c’est tout.
_ Écoute ce que dit cet homme, enfin ! Tu vois l’Antoine, tu lui donnes, hurle une jeune femme juste derrière lui, c’est pas compliqué non d’un chien. Fais ce qu’on te demande. Point barre. Tes parents-t-on bien mal éduqué.
_ Pour l’instant il n’est pas ici, explique un vieillard à bout de souffle, pour l’instant…
_ Il n’est pas là non plus ! Affirme une jeune femme aux cheveux blonds en regardant derrière elle les paupières closes.
_ Où est-il ? Demande un homme en rangeant ses lunettes de soleil.
_ Paraît qu’on l’a vu pas plus tard qu’hier, répond un édenté au sourire complexe. Est-il ici où n’y est-il plus ?
_ Ici ? Aucun danger, ailleurs sûrement, mais ici, pas l’ombre d’une chance affirme une jeune femme en robe. Je n’ai pas bougé, pour ainsi dire, enfin pratiquement pas, juste failli, pas plus.
_ Personne n’a vu l’Antoine ? Demande une femme aux seins lourds. J’ai trop de lait, j’ai trop de lait !
_ Je m’appelle Antoine.
_ Tu le connais, peut-être ?
_ Antoine ! Antoine ! Antoine ! Antoine ! Hurle un jeune couple en cœur, les yeux dans les yeux. Antoine ! Antoine ! T’es où ?
_ Attends, dit la fille, ils l’ont peut-être vu.
_ Vous l’avez pas vu, demande un homme en complet veston à personne en particulier.
_ Mais, c’est ma question, monsieur, rendez là moi, je voulais l’utiliser.
_ Ma question, ma question ! Les jeunes sont bizarres de nos jours.
_ Qu’est-ce que vous en pensez, vous, qui venez d’arriver dans le coin ?
_ J’arrive pas, ch’ui né ici, dit Antoine.
_ Tu veux qu’on gobe cela, l’ami, n’importe quoi, dans un couloir triste et sans fin avec un ascenseur dans le fond.
_ Ici, avant il y avait une cage d’escalier, se souvient la jeune fille aux cheveux rouge, avant il y avait un croisement, avant une écurie, avant une déchetterie, avant une tranchée de la Première Guerre mondiale, avant un campement nomade, avant un cours d’eau, avant de la
poussière lumineuse flottant dans un univers clignotant. Mais ça remonte à loin là, très loin même.
_ Bon, personne n’a l’a vu par hasard ?
_ Je suis là.
_ Te fatigue pas l’ami.
_ Tu ne l’as pas vu, t’es sûr !
Antoine regarde dans la salle de cinéma où est assise la jeune fille. Elle se lève, marche vers l’écran. Antoine se dirige vers elle.
_ Je vais être en retard. Tu m’attends toujours !
_ J’attends, j’attends, mais grouille-toi, c’est bientôt le générique de fin.
_ Déjà ! Pourtant d’ici cela ressemble à une histoire sans fin.
_ D’ici, elle est plutôt un peu longuette tu vois.
_ Elle peut pas finir maintenant.
_ Pourquoi ?
_ Ch’ai pas trop, dans le fond. T’as raison. Tu pas le programme ?
_ Si, bien sûr, attends.
Elle fouille dans ses poches.
_ Tiens, voilà, regarde, tu meurs à la fin.
_ Je meurs ? T’es certaine ? Tu ne te trompes pas de film.
_ Non regarde, l’autre c’est de la science-fiction.
_ Je meurs comment ?
_ Oh, c’est simple, je te tue ; regarde, comme ça.
Elle sort un flingue, vise Antoine, tire deux fois en fermant les yeux, puis ouvre un œil en tenant toujours le flingue à bout de bras.
_ Tu n’es pas mort ?
_ Je crois pas, j’ai rien senti en tout cas.
_ Pourtant y’a deux trous, juste là sur l’écran.
_ Ouais, mais moi, je n’ai rien, il est pas marrant ton film. C’est la dernière fois que tu le choisis. Quelle idée de commencer par la fin ?
_ Hé, tu vas pas me faire une grise parce que je ne t’ai pas tué du premier coup !
_ Écoute, c’est écrit dans le programme, en grosses lettres. Tu me tues !
_ Ouais bon, c’est juste un film.
Elle plante une graine, une porte se pousse, Antoine l’ouvre et la referme.
_ T’es où ?
_ Là devant toi.
_ Ben qu’est-ce que tu fais ?
_ Je regarde un film sautillant dans l’obscurité.
_ Et le type avec qui tu es venu ?
_ Celui qui raconte une histoire qui clignote en tombant dans l’infini.
_ Oui
_ C’était un figurant.
_ T’as rien d’autre à faire ?
_ Mais c’est pour le film, pour qu’il ait bonne haleine, qu’il tienne la route, file comme un courant d’air du début à la fin. Tu vois l’importance du figurant ?
_ Bon et alors ? Y’a pas un autre film par hasard ?
_ Si bien sûr, le voilà, imagine un instant, rien qu’un instant, imagine, nous sommes deux mondes éloignés, tu vois, même pas parallèles, juste chacun dans son coin. Il y a le tien, il y a le mien, depuis le début, et, c’est là que cela devient étrange, nous voulons, va comprendre
pourquoi, nous contacter, l’un et l’autre, se connaître. Imagine, nos messages arriveront bien après notre mort, comme de vieux fantômes.
_ T’inventes pas un peu par hasard ?
_ Donc en résumé, nos phrases traversent l’univers et se croisent.
_ ça finit comme cela.
_ Oui
_ Fais voir le programme.
_ Exact ! ça finit comme cela : tu demandes le programme.
_ Ben dit donc.
_ Mais tout de même, à un moment, nos phrases clignotent, l’univers voyage, hein, j’insiste, il voyage et elles clignotent et se croisent.
_ Oui oui, c’est cela, c’est cela, il voyage et elles clignotent et elles se croisent.
_ Remarque c’est pas dans le programme.
_ C’est bien elle alors, c’est notre histoire, c’est tout elle. Elle n’arrive jamais à finir cette fameuse histoire.
_ Y’a toujours un truc nouveau.
_ Dis-moi, qu’est ce qu’il pouvait bien contenir le paquet dans le couloir sans fin, t’as une idée ?
_ Aucune.
_ J’irai bien le revoir ce film.
_ Je suis juste venu prendre un café.
_ Bon alors à la prochaine.

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« Les loups des bois » de Vincent BOUSREZ

Rencontrer Vincent BOUSREZ est une chose aisée pour votre humble narrateur, radioactif historique vésulien d’antiquité. Cette fois, c’est en auteur de fiction dédiée à la Résistance, que ce vieil ami de lycée, où nous fîmes nos armes, sillonne le secteur… {Entretien dédié de ma part à Christian Caillet, Léonard Sevestre, patron Toine & Antoine Sautenet. @jean-luc et yollande : enseignants, parmi d’autres… }

Quatrième de couverture de ce dernier FCromans
Vincent Bousrez, Vesoul, Haute-Saône..

25 ans plus tard, Vincent propose localement, son premier roman, d’aventure historique, au fil de l’actuelle région Franche-Comté, mais en 1668 côté théâtralité du récit.

« Les comtois se faisaient enterrer la face contre terre pour ne pas voir le (roi) soleil »



Les Loups des bois évoque la guerre, la Franche-Comté en est le théâtre des opérations, alors des références telles « Star Wars », « La Guerre des boutons », ou Alexandre Dumas…. Ou encore le fabuleux « L’armée des ombres »…sont les bienvenues…


Entretien avec Vincent Bousrez, le lundi 24 août (Saint Barthélemy) à Vesoul et réalisé et monté par Màxim Pozor, 30 minutes audio, contenant entre autres choses le 6 septembre (Saint Bertrand) en l’an de Grâce 2020 aux studios de la rue légendaire de Cita :


[ Manu Di Bango « Qui Est Fou De Qui » (Chouchou) 2019 ;
jingles radiobing 2004/07/ rmiz 2018/20 ;
JOHN ACQUAVIVA Pres. SWEN WEBER – « First Stroke » ;
« tout le monde il est beau tout le monde il est gentil » –>extraits film de Jean Yanne ;
cloches–> extraites film « La reine Margot » de Patrice Chéreau ;
BONOBO. « Bambro Koyo Ganda » ; LAB° « Dubalgon » (2 titres) ;
« la guerre des boutons » –> extrait film d’Yves Robert (d’après l’oeuvre de Louis Pergaud) ;
« au-carrefour-de-nos-solitudes »-la-lue ; HFT « La ruelle des morts » (40 ans de chansons sur scène à l’AccorHotels aharena 2018) ; « La cancoillotte » HFT ; HFT « Un vendredi 13 à 5h » (40 ans de chansons sur scène à l’AccorHotels Arena 2018) et live 1985 et studio 1984 /… ]

Dans la grande tradition low-fi de RMI’z ! Autour d’un café, fenêtre sur débroussaille, … La rentré littéraire par excellence !!!
Et respect des gestes barrières ; cœur avec les doigts, lavés !

Naître à Metz (57), grandir entre Vaivre et Chariez -(70) … travailler à Villejuif et non Paris comme dit par mes gardes en entretien mal préparé….;

les loups des bois
Comtois, rends-toi…

Bonne lecture à chacun ..!

Nous n’allions pas vous mâcher l’ouvrage !

Trouvons par nous-mêmes, dans nous, et extensions. In cancoillotte WE trust !

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FICA#24-2018 : Syrie et Paroles de femmes

Nous en étions restés là hier après avoir évoqué la Mongolie : deux autres axes explorés : la Syrie du cinéaste M. Malas et du photographe Z. Abdelkafi, et les Paroles de femmes (29 productions avec notamment The Lady de Luc Besson ou Quand une femme monte l’escalier, japonais de 1960). Avec la Syrie, par son passé, son rayonnement, la présence française (1919-47) et la francophonie subsistante, Jean-Marc Thérouanne, avisé, nous suggère son goût pour Les Rêves de la ville, qui narre l’histoire d’un enfant à Damas en 1984, découvrant le monde urbain dans ce pays inventeur de la cité il y a près de 5000 ans.

Le photographe Zakaria Abdelkafi lors du vernissage de l’exposition de Vesoul « Je suis de là, je suis d’Alep » © France 3 / Culturebox

Reportage audio 17 minutes : Exposition du photographe Z. Abdelkafi « Je suis de là, je suis d’Alep »… par Stéphane de Fréquence Amitié Vesoul 12 janvier 2018. C’est en écoute sur le lecteur ci-dessous.

Il y a un second entretien audio (24 minutes) à entendre ici : Jean-Marc Thérouanne et Bastian Meiresonne nous parlent de leurs coups de cœur en tant que programmateurs du FICA, toutes sections confondues. On prend le temps pour les curieux, ça fait plaisir ! Lecteur audio ici dessous : 

Mohamad Malas, la mémoire et la vie.

Dans un second temps, nous évoquons avec Jean-Marc, Délégué Général, les cycles Paroles de femmes et hommage à Mohamad Malas, la mémoire et la vie.

Nous parlons de la grande chanteuse, Oum Kalthoum, l' »Astre de l’Orient »… pour le côté musical proche-oriental… En voici un peu !

Enfin pour être complet voici le dernier reportage télé de France 3 Bourgogne Franche-Comté, avec la direction du Festival au cinéma de la ville… EN LIEN ICI.

Et voila, vous voici armés à J-7 du FICA 2018, 24ème du nom.

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De la Mongolie sur Radio Mongol I’ !

Voici la photo de l’annonce du FICA et du focus sur la Mongolie, affichée en plein centre d’Oulan-Bator (avenue de la Paix), devant l’Ambassade de France.

C’est l’une des sections du 24ème FICA de Vesoul, Regard sur le cinéma de Mongolie : Passé – Présent.

Le Fils de Mongolie d’Iliya Trauberg (1936)

Le montage d’une yourte mongole, la projection de 16 films entre 1935 et 2010, choisis sur environ 235 visionnés, sur 400 conservés dans le pays. Il y aura des inédits hors Mongolie, des films restaurés ou numérisés grâce au financement de l’Ambassade de France en Mongolie. Le pays qui adhéra très vite au régime de l’URSS sans en faire partie a bénéficié dès les années 1930 de la force de frappe technique cinématographique de la Russie. Les premiers films proposés en sont empreints.

Le Chemin de Norjmaa de Natsagdorj Tumur (1938)

Bastian Meiresonne, cheville ouvrière du FICA, a travaillé durant un an cette programmation. En partenariat avec Mongol Kino (agence et studio d’Etat), Bastian recevant pour sa tâche  la rare distinction « équivalente des Arts et Lettres en France » par la Mongolie.

Traces d’une existence (AMIN MUR), 1991, de Jigjidsuren Gombojav

Jigjidsuren de son prénom Gombojav de son nom, aux allures islandaises, est la référence, et clé de voûte de cette sélection. Ce réalisateur bel et bien mongol sera présent, pour la projection prévue de 3 films de 1990-91 : Larmes de stèle, Ruines tièdes et Traces d’une existence. La seconde œuvre est d’ailleurs le coup de cœur sans conteste de notre directeur artistique belge responsable de la venue du cinéaste figurant parmi ses artistes préférés. Cet opus imaginé par un poète, Ruines tièdes, nous parle d’un monde post-apocalyptique, où après un cataclysme subsistent seuls trois êtres humains : un père et ses deux filles. La question de la survie de l’espèce passerait par l’inceste, une voie philosophique angoissante et immorale qui ne cesse d’interroger le programmateur, avec une issue non dévoilée. Bref, c’est bien un belge qui incite Vesoul à la fantaisie, l’ouverture et l’art, clin d’œil au Grand Jacques en passant. Il l’affirme « chaque décennie et genre sont représentés » lors de ce Regard sur le cinéma de Mongolie.

Ruines tièdes (BULEEN NURAM), 1990, de Jigjidsuren Gombojav

Outre la présence d’intervenants et spécialistes de cette terre étonnante de cinémas, il y  aura une chanteuse et interprète, Myagmarsuren B. pratiquant le lyrique comme la pop et forte de 8 albums depuis 2003 seulement.
Cette fois encore, votre cœur battra pour la Chine ou encore la Syrie à l’honneur sur ce FICA, mais le pays de Gengis Khan vous ravira, du moins à travers la toile, avec quelques films exceptionnels sur la lutte (Garid Magnai / L’Aigle fier, le lutteur, 1983),

L’Aigle fier, le lutteur (GARID MAGNAI) de Buntar Jamiyan

l’urbanisation comique d’Harmonica (1963) en première internationale, ou Khusel Shunal / Passion documentaire de 2010 affranchi de Mongol Kino à ne pas manquer.

Film de la section Regard sur le cinéma de Mongolie-Harmonica-Aman Khuur – 1963 – de J Bayandelger

Toute cette présentation est réalisée par Màxim Pozor en reportage audio en écoute ici, d’une durée de 36 minutes, avec Bastian et Jean-Marc Thérouanne récemment interrogés. Vous y trouverai en fond sonore la chanteuse interprète Myagmarsuren B.

 

 

Le photographe Zakaria Abdelkafi lors du vernissage de l’exposition de Vesoul « Je suis de là, je suis d’Alep » © France 3 / Culturebox

En fin d’écoute, nos deux compères nous livre leurs coups de cœur à 8 jours de l’ouverture du cru 2018 sur l’ensemble du festival (90 films) en patience de la prochaine publication qui évoquera deux autres axes explorés : la Syrie du cinéaste M. Malas et du photographe Z. Abdelkafi,et les Paroles de femmes (29 productions avec notamment The Lady de Luc Besson ou Quand une femme monte l’escalier, japonais de 1960). Avec la Syrie, par son passé, son rayonnement, la présence française (1919-47) et la francophonie subsistante, Jean-Marc, avisé, nous suggère son goût pour Les Rêves de la ville, qui narre l’histoire d’un enfant à Damas en 1984, découvrant le monde urbain dans ce pays inventeur de la cité il y a près de 5000 ans.

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